2022 : quel bilan syndical ?
22 juin 2023AG 2023 : l’impact du changement climatique sur l’agriculture
22 juin 2023Lors de l’assemblée générale 2023, Hervé Lapie a présenté son rapport moral. Découvrez quelques messages forts.
« Ce dont souffre le plus l’agriculture aujourd’hui, c’est de burn-out réglementaire ». Hervé Lapie exprime clairement son exaspération face à la « charge administrative qui atteint aujourd’hui des sommets ». Considérant que « la coupe est pleine », le Président demande aux plus hautes autorités de l’Etat, de consacrer plutôt leur temps et leur énergie, avec la profession, à de « vrais » projets, comme le renforcement de la souveraineté alimentaire, l’accompagnement à la décarbonation de l’économie ou encore la production de biomasse, d’énergie et de biodiversité,…
En clair, il faut selon lui « produire de l’intelligence collective autour de ces nombreux projets. Mais pour cela, il faut que les planètes soient alignées », ajoute-t-il. « En clair, l’Etat doit être un facilitateur, et non un frein ». Hervé Lapie dénonce les recommandations de la cour des comptes et les derniers tweets de Bruno Le Maire sur la filière d’élevage.
« Ces dérapages politiques ont été vécus comme une humiliation. Comment peut-on dans un contexte aussi tendu pour notre agriculture, tenir de tels propos ? Comment peut-on attaquer une profession qui oeuvre chaque jour pour assurer la qualité de l’alimentation de nos citoyens ? »
4 % de gel : un non-sens !
Le président FDSEA rappelle avec gravité que la ferme France perd d’énormes parts sur le marché intérieur et européen. Pour de nombreuses filières, les importations n’ont jamais été aussi importantes.
« L’Etat veut s’acheter une exemplarité en important ce que l’on est pourtant capable de produire sur place avec un bien meilleur bilan social et environnemental ». Il dénonce ainsi « les incohérences entre la feuille de route sur la décarbonation portée par le gouvernement, impliquant une production importante de biomasse, et la décision de geler 4 % des surfaces agricoles européennes. C’est un non-sens ! » s’exclame-t-il.
Le revenu des exploitations agricoles est également un sujet important pour Hervé Lapie. « Pour préparer l’avenir, il est important que les fermes dégagent du revenu ! » souligne-t-il. Il rappelle que la part de l’alimentation représentait, avant le Covid et la guerre en Ukraine, environ 11 % du budget des ménages. Aujourd’hui, cela représente 16 %.
« C’est certainement un niveau acceptable qui peut permettre aux agriculteurs de dégager des revenus suffisants pour assurer la viabilité de leurs entreprises et investir dans les transitions ».
Le président ajoute : « malgré une mer houleuse et parfois démontée (covid, guerre en Ukraine, changements climatiques, réforme de la PAC…), le syndicalisme agricole ne s’est jamais résigné, bien au contraire. Nous avons réussi, grâce à notre lobbying, notre capacité d’adaptation et l’implication des élus, que je tiens particulièrement à remercier, à repositionner l’agriculture française au coeur des préoccupations. Elle a enfin pris sa place de secteur stratégique ».
Il rappelle à l’assemblée que « les agriculteurs doivent être conscients de ce virage essentiel, obtenu grâce à la force du collectif ». Hervé Lapie conclut en invitant les agriculteurs marnais à soutenir le syndicalisme et ses associations spécialisées qui sont essentielles pour accompagner l’important renouvellement des générations à travers la future loi d’orientation en cours d’élaboration.
Christophe Songy – FDSEA 51
Un grand merci à Christiane Lambert
Hervé Lapie a remercié chaleureusement Christiane Lambert pour son engagement au service de l’agriculture française et européenne.
« Je peux dire, sans trop me tromper, au nom des agriculteurs marnais, que c’est une fierté de t’avoir eue pour porter les couleurs de l’agriculture française !
Tu as œuvré plus que de raison, sans relâche dans les moments difficiles, pour tenir la barque.
C’est grâce à cette dynamique que la FNSEA continue de s’imposer comme l’organisation incontournable pour porter les réformes au bénéfice de toutes les agricultrices et de tous les agriculteurs ».