La mobilisation continue

À l’heure où j’écris ces lignes(1), je prépare, avec mes collègues élus FNSEA et JA, notre rencontre avec la Première ministre Elisabeth Borne, prévue ce mardi 5 décembre.

Comme vous le savez, le réseau FNSEA-JA sort d’une mobilisation syndicale, réussie avec 100% des départements métropolitains en action pour retourner les panneaux d’entrée de villes, autour du thème « On marche sur la tête ».

Derrière cette expression, se cache un sentiment d’incompréhension et de colère des agriculteurs qui constatent un décalage insupportable entre les déclarations politiques et les décisions qui s’imposent à eux.

Pour rappel, voici quelques exemples de décisions françaises de ces dernières semaines :

• Pacte et Loi d’orientation et d’avenir agricoles : le calendrier n’est toujours pas déterminé et le contenu est encore instable après des mois de discussions…

• Hausse de la Redevance pour pollution diffuse : + 22 % !

• Plan Ecophyto : multiplication des sur-transpositions alors même que le règlement européen sur les produits phytosanitaires (SUR) a été rejeté.

• Glyphosate : après une décision de la Commission européenne basée sur la science, le Gouvernement maintient des restrictions d’utilisation en France et assume donc une surtransposition, sans même mesurer leur impact et leur bien-fondé.

• Étiquetage : aucune parution des textes devant rendre obligatoires les mentions d’origine alors même que nos décideurs politiques s’accordent à faire la promotion de la souveraineté alimentaire et donc de la promotion de notre production.

• Accords internationaux : validation de l’accord entre l’UE et la Nouvelle Zélande, malgré les annonces du Président de la République sur le fait que les accords ne sauraient être acceptés sans clauses miroirs. Et l’on parle à nouveau du Mercosur.

• Directive européenne sur les émissions industrielles (IED) : un accord qui aura pour conséquence un rapide recul des élevages porcins et avicoles familiaux, diversifiés et durables, et, parallèlement, une forte augmentation des importations de viande ne respectant pas nos normes et ne répondant pas aux attentes sociétales.

Nous avons bien noté l’action déterminée du Ministre de l’Agriculture sur la question de l’obligation de 4% de jachères au niveau européen pour être cohérent avec les objectifs de planification écologique qui appelle à une production plus importante de biomasse. Mais à ce stade, la Commission européenne n’a toujours pas pris la mesure de l’enjeu.

Voilà de quoi nous allons (entre autres) parler avec la Première ministre ce soir. Nous attendons de ce rendez-vous des décisions et des avancées réelles sur les points en cours de discussion et dont le sort dépend du Gouvernement. Nous appelons ainsi le Gouvernement à faire preuve de cohérence par rapport aux annonces du salon de l’Agriculture de l’an dernier.

(1) mardi 5 décembre – 10 h

Hervé Lapie, Président de la FDSEA Marne