Guerre, marchés, défi climatique : et si la France avait une carte à jouer ?
23 septembre 2022Nouveaux adhérents FDSEA : une soirée pour les accueillir !
29 septembre 2022Même si la production de céréales françaises 2022 reste dans la moyenne, les céréaliers français ont été très impactés. Jamais encore nous n’avions constaté une telle disparité dans les rendements allant du simple au quintuple. Alors oui, le changement climatique, personne ne peut le nier, est une réalité. La multiplication des aléas climatiques nous rappelle combien la mise en oeuvre de réforme de l’assurance agricole est plus que jamais d’actualité.
Mais ce système assurantiel était probablement à bout de souffle. En grandes cultures, seuls 30 % étaient assurés, la couverture des risques optimale devenait de plus en plus onéreuse, la prise en charge des primes d’assurances par l’État et l’Europe devenait incertaine et la multiplication des évènements poussait les assureurs à être toujours plus prudents. Depuis 2017, nous oeuvrons en collaboration avec les autres associations de filières et la FNSEA, pour améliorer le panel d’outils de gestion des risques climatiques et économiques qui sont à la disposition des agriculteurs, tels que les aides directes de la PAC, les outils d’épargne de précaution et les outils assurantiels.
Nous avons maintenu une mobilisation totale après le vote de la loi sur l’assurance récolte au Parlement le 2 mars dernier. Après plusieurs mois de simulations et de concertation syndicale, le Président de la République s’est rendu aux Terres de Jim à Outarville, il y a deux semaines, et il a tranché. Nos principales demandes ont été entendues :
- pour inciter les producteurs à s’assurer au plus près de leurs besoins, le niveau de seuil de déclenchement de l’assurance sera abaissé à 20% de pertes au lieu des 25% actuellement,
- le niveau de subventionnement de la prime d’assurance est porté de 61% à 70%,
- pour les événements exceptionnels, l’État prend ses responsabilités en transformant le régime des calamités agricoles en Fonds de solidarité nationale. Pour les assurés l’État prendra en charge 90% des pertes constatées,
- l’enveloppe budgétaire de l’État est portée à hauteur de 680M€.
Tous ces éléments sont de nature à améliorer cet outil indispensable dans les années à venir. C’est une très belle victoire syndicale qui ne sera totale que si les assureurs nous proposent rapidement des contrats adaptés à la réalité de nos exploitations et si nous parvenons à mobiliser le maximum d’entre nous pour rejoindre ce nouveau dispositif dès janvier 2023.
En parallèle, nous maintenons notre mobilisation sur le sujet de la gestion de la ressource en eau. Cet été a montré à quel point le sujet est essentiel. La Première ministre en a fait l’un des premiers objets de la planification écologique dont le Président de la République lui a confi é la charge ; comptez sur nous pour continuer à défendre le pragmatisme et le bon sens paysan, dans l’intérêt des agriculteurs français !
Eric Thirouin, président de l’AGPB*
* Association Générale des Producteurs de Blé – association spécialisée de la FNSEA