Agrainer les sangliers, mais pas n’importe comment !

L’agrainage des sangliers a souvent été un sujet de débat avec les représentants des chasseurs. Le monde agricole a une très mauvaise image de la pratique de certains chasseurs qui ressemble à du nourrissage. C’est vrai que quand on voit d’importantes trainées jaunes de maïs en forêt plusieurs fois par semaine et que les prélèvements des femelles reproductrices sont restreints, tout est réuni pour obtenir une population de sangliers comme nous la connaissons depuis quelques saisons.

Pourtant, l’agrainage des sangliers est nécessaire à la réduction des dégâts aux cultures et aux pâtures. Il est utile et efficace lorsqu’il est bien effectué et dans un cadre réglementé. En 2019, l’agrainage « de dissuasion » a été inscrit dans le Schéma Départemental de Gestion Cynégétique de la Marne et co-signé par tous les partenaires (chasseurs, agriculteurs, forestiers publics et privés).

L’agrainage de dissuasion doit respecter des règles bien définies, précisées dans le Schéma Départemental : quantité maximale (50 grains/m2 ), surface d’agrainage limitée, emplacement précis indiqué sur une carte, éloignement à plus de 200 m des cultures, nombre de traînées par lot de 100 ha… et convention d’agrainage signée avec la fédération des chasseurs du département. Lorsqu’il est bien fait, l’agrainage de dissuasion permet de réduire fortement les dégâts en maintenant au maximum les animaux en forêt, surtout lorsque les fruits forestiers sont inexistants suite aux gelées de printemps.

Nous soutenons, dans ce cas, un agrainage permettant de réduire les dégâts agricoles, et non un agrainage permettant de maintenir les populations de sangliers à des niveaux trop élevés. L’équilibre agro-sylvo-cynégétique que nous défendons avec les chasseurs et les forestiers doit tolérer l’agrainage de dissuasion et non l’interdire.

Sébastien Delanery, responsable de la commission faune sauvage de la FDSEA de la Marne