Ni défiance, ni complaisance

Dans ce moment particulier de la vie politique française, notre syndicalisme, qui est apolitique, gardera son cap ; celui d’un corps intermédiaire qui représente les agricultrices et agriculteurs pour défendre notre métier, nos valeurs et notre dignité. Ni défiance, ni complaisance, quel que soit le gouvernement, notre raison d’être et notre engagement sont de promouvoir les intérêts de tous les paysans de France.

Les agriculteurs attendent de la FDSEA de la Marne qu’elle continue à les défendre, les représenter, les accompagner, auprès des pouvoirs publics et ainsi trouver des solutions aux préoccupations du terrain. Ils n’attendent pas de positionnement sur les choix électoraux, ils attendent de l’efficacité et des solutions.

Nous sommes déterminés à faire cesser le déclin de l’agriculture française, déterminés à relever les défi s qui sont devant nous, déterminés à redonner à nos productions animales, végétales, leur juste place en Europe, dans nos territoires et dans nos assiettes.

Il va falloir, en France comme en Europe, au lendemain des élections européennes et législatives, reprendre tous ensemble notre destin en main et retrouver enfin le bon sens paysan. Nous portons ensemble un projet pour notre agriculture avec nos citoyens et nos représentants politiques. Ce mouvement s’inscrit dans une volonté d’accompagner les projets, les transitions, et il est porté par les chefs d’entreprise de nos territoires.

Ce projet exprime de fortes attentes, il exige des actes concrets, articulés autour de 3 axes :

• retrouver de la dignité et la fierté du métier, celui qui donne du sens et de la vision, en rappelant que 2 à 3 générations d’agriculteurs ont suffi pour atteindre les objectifs européens après la Seconde Guerre mondiale et pour assurer la souveraineté alimentaire des Européens,
• assurer une juste rémunération des producteurs en maîtrisant nos charges et une juste répartition de la valeur,
• assurer des conditions d’exercice du métier en allégeant le fardeau administratif et réglementaire.

Nous pouvons toujours dire que les avancées sont insuffisantes, trop lentes à se concrétiser… nous ne lâcherons rien, sur aucun sujet. Mais sachons aussi reconnaître tout ce qui va mieux, et va dans le bon sens, au niveau national, mais également européen, grâce à notre organisation collective (COPA* et CEJA*). Qui aurait cru que nous aurions obtenu l’arrêt du gel de terre jusqu’en 2027 ? Qui aurait cru que nous pouvions revoir sur le fond le pacte vert et le programme « Farm to Fork ? »

Les combats ne sont jamais perdus d’avance. Ceux qui sont perdus sont ceux que nous ne menons pas. Comme je le dis souvent, il faut mettre un pied dans la porte puis pousser fort pour que celle-ci s’ouvre !

Restons convaincus que, face aux incertitudes politiques, à une paix qui vacille, face aux défi s de la production alimentaire et énergétique, face aux aléas de tous ordres, aux enjeux environnementaux et climatiques, l’agriculture est d’abord une solution !

* COPA : Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne. * CEJA : Conseil européen des jeunes agriculteurs.

Hervé Lapie, Président de la FDSEA de la Marne