
Collectif et détermination
9 septembre 2022
Agri’péro !
16 septembre 2022La profession agricole et viticole a organisé sa traditionnelle réunion de rentrée avec les parlementaires, le conseil régional et le conseil départemental.
Comme tous les ans, la FDSEA, le SGV et les chambres d’agriculture Marne et Grand Est ont invité à leur réunion de rentrée les députés, les sénateurs, ainsi que le conseil départemental et le conseil régional. Objectif : les informer de la conjoncture agricole et viticole, et les interpeller sur les sujets prioritaires de l’automne.
Faire face à la sécheresse

La foire est l’occasion d’échanger entre professionnels et élus sur les préoccupations des filières agricoles et viticoles et les actions à mener.
Bien sûr, la première préoccupation est liée à la sécheresse exceptionnelle de cette année. Hervé Lapie, président de la FDSEA, rappelle que la polyculture/ élevage est particulièrement impactée, et demande à ce que le dispositif des calamités agricoles puisse être activé dès que possible, afin de soutenir les éleveurs. Il précise que « la procédure doit être allégée, et que les éleveurs doivent être payés au mois de décembre, et non l’année prochaine ».
Concernant les récoltes, il alerte les élus sur la fi lière pomme de terre de fécule. Non irriguée, la culture a particulièrement souffert de la sécheresse et la baisse de rendement, associée à un prix déprécié depuis 3/4 ans, fragilise fortement la filière.
Il rappelle également que les lois Egalim doivent être appliquées strictement, afi n que les hausses de charges subies actuellement puissent être répercutées sur le prix de vente : « les agriculteurs ne doivent plus être la variable d’ajustement ! ».
Quant à l’élevage, Laurent Champenois, secrétaire général FDSEA et président du Comité Élevage Marne, rappelle que les éleveurs ont besoin d’être accompagnés afin d’être plus autonomes sur le volet énergie, et de retrouver de la compétitivité.
Faciliter l’installation et la transmission
Julien Boucquemont, élu Jeunes Agriculteurs 51 en charge de l’installation, rappelle que la moitié des agriculteurs partiront en retraite d’ici 6/7 ans, et que l’on compte une seule installation pour trois départs. La proposition de JA : faciliter l’installation en créant un guichet unique dans chaque département : le Point Accueil Formation – installation – transmission (PAFIT). Il précise : « dans la Marne, nous avons la chance que le PAI, le PIT et le stage 21h soient déjà gérés par l’ADASEA, ce qui faciliterait cette nouvelle organisation ».
JA interpelle également les élus concernant le nouveau dispositif d’aide à l’installation, qui sera repris par le Conseil Régional à partir de 2023. Autant la région Grand Est est prête, autant le Ministère n’a toujours pas transmis les modalités de mise en oeuvre aux régions, à moins de 4 mois de son application !
Côté transmission, le SGV et la FDSEA saluent le rapport du député Girardin. Le SGV alerte sur la fiscalité patrimoniale qui frappe les transmissions familiales, et propose des dispositifs pour inciter les héritiers de vignes à les conserver ou à les louer à des membres de leur famille.
Directive nitrates et HVE : des copies à revoir
Le 7e programme d’actions Directive nitrates est incompréhensible. Ce projet, s’il est mis en oeuvre, compliquera la réglementation liée à la fertilisation azotée (4 types de fertilisants au lieu de 2 actuellement, avec des dates d’épandage différentes) et obligera les agro-industries champardennaises à stocker 5 millions de m3 de d’effluents en automne et en hiver, nécessitant la construction de bassins à 100 millions d’euros. Pour Hervé Lapie, « c’est tout simplement inadmissible : les investissements sont impossibles pour les sucreries, féculeries et usines de déshydratation, et sans intérêt environnemental ».
Quant à la certification HVE, la refonte de son référentiel, qui doit entrer en application le 1er octobre 2022, va stopper son essor, plusieurs évolutions la rendant difficilement accessible en agriculture comme en viticulture. Hervé Sanchez, président de la Chambre d’agriculture et viticulteur, donne l’exemple de sa coopérative : « nous avons mis deux ans à accompagner les adhérents. Aujourd’hui 80% sont certifiés HVE. Si le nouveau référentiel est adopté en l’état, ils ne seront plus que 40% à pouvoir y répondre ».
La profession demande notamment un report d’application, continue les discussions à l’échelon national, et remettra un courrier au ministre de l’Agriculture lors de sa venue à la foire. Un dossier complet concernant la conjoncture et les demandes de la profession a été remis aux élus.
Catherine Pierlot, FDSEA de la Marne