Des prix pour nos productions !

Nous venons de clôturer nos trois réunions d’éleveurs avec beaucoup d’interrogations pour les éleveurs présents. La nouvelle PAC et les aides couplées bovines donnent une orientation particulière avec souvent une perte financière pour les exploitants de notre département. La réorientation des aides couplées vers les protéines végétales en est la conséquence.

Les exploitations vont donc s’adapter en espérant que ce ne soit pas un accélérateur de la décapitalisation, identifiée depuis 2016 (-11% du cheptel allaitant), et seul le marché pourra maintenir l’élevage bovin.

La situation est meilleure que ce que l’on a connu mais les charges sont aussi en pleine augmentation ce qui impacte fortement cette amélioration du marché.

La contractualisation, « outil à notre disposition » doit nous aider à mettre en avant le coût de production validé chaque trimestre en interprofession en lien avec l’indice IPAMPA(1).

La politique du maintien du pouvoir d’achat “à tout prix” appliquée par les GMS et le ministre de l’économie est une vraie menace pour l’ensemble des productions. Maintenir le pouvoir d’achat ne doit pas conduire à la non rémunération des producteurs !

Les lois EGA et les évolutions qui y sont apportées sont nécessaires et doivent permettre de construire le prix en partant du coût de production. Jusqu’à présent, c’est rarement le cas et les centrales d’achats détruisent encore et toujours la valeur des produits alimentaires.

La souveraineté alimentaire restera si notre agriculture reste organisée et productive, et, pour cela, il faut des prix pour nos produits agricoles.

Laurent Champenois, secrétaire général de la FDSEA, et président de la Fédération Départementale Bovine 51

(1) L’indice des prix d’achat des moyens de production agricole (IPAMPA) mesure les variations des prix d’achat supportés par les exploitations agricoles pour leurs intrants de production et leurs dépenses d’investissement.