Quel avenir pour la filière laitière en 2023 ?

Les assises de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait ont eu lieu à Epinal pour cette année 2022 et réunissaient l’ensemble des départements laitiers de France pour échanger sur le métier d’éleveur, l’avenir de la filière laitière et les orientations à prendre. L’objectif de cet événement : travailler entre départements pour définir les orientations politiques que la FNPL portera pour l’année à venir au cours d’ateliers thématiques.

L’engraissement des jeunes bovins

La valorisation des veaux mâles laitiers est un vrai sujet de l’élevage laitier. Une des solutions avancée par la filière pour que l’éleveur soit mieux rémunéré est l’engraissement. Deux options sont envisageables : l’engraissement chez l’éleveur ou la vente des JB à un atelier d’engraissement. Aujourd’hui, une étude a été demandée à l’institut de l’élevage pour identifier pourquoi les éleveurs ont arrêté d’engraisser les veaux. La FNPL voit tout de même l’engraissement comme une opportunité, car selon les prévisions 36 % de la viande consommée en France sera issue d’importation en 2030 contre 25% aujourd’hui.

Les communications pour rendre la filière laitière attractive

Le renouvellement des générations est difficile dans la filière laitière. Le métier d’éleveur laitier a globalement une image négative, car il est perçu comme difficile et est considéré comme la branche agricole où il est le plus difficile de bien gagner sa vie. Pour changer cette image, une stratégie de communication est envisagée à l’échelle nationale pour s’adresser à un public jeune dans les écoles à travers des outils pédagogiques ou des conseillers d’orientation, compiler, développer et déléguer un travail de communication dans les médias pour promouvoir le métier à l’image de l’artisanat.

La production d’énergie renouvelable

L’Union européenne a une ambition de 0 émission de CO2 nette en 2030. L’agriculture doit jouer son rôle pour atteindre cet objectif. La question reste de savoir comment y aller et comment garder la valeur créée par les énergies renouvelables dans l’agriculture. Ces projets sont une opportunité et ne doivent pas conduire à des arrêts d’activité. Comment adapter les exploitations au changement climatique ? Selon les climatologues, il va falloir s’adapter au changement climatique pour les 30 prochaines années. Pour eux en 2050, l’année que nous avons connue en 2022 sera une année normale. Il va falloir adapter les exploitations pour continuer à produire du lait sur tous les territoires, car il n’y a pas de « solution miracle adaptée à tout le monde ». Différentes pistes de réflexions peuvent tout de même êtres soulignées :

• des solutions techniques comme adapter la génétique des animaux, adapter les espèces et variétés de fourrage, etc. ;
• des solutions réglementaires comme adapter la réglementation notamment la PAC ou la fiscalité ;
• enfin, du lobbying et de la communication pour expliquer les projets de stockage d’eau ou les intérêts de l’élevage dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

Ces sujets ainsi que la rémunération nécessaire des agriculteurs à hauteur de leurs coûts de production seront portés par la FNPL en 2023 afin de défendre et de préparer l’avenir de tous les producteurs laitiers et de la filière laitière.