
Signature d’un protocole pour une meilleure indemnisation des exploitants agricoles évincés dans la Marne
4 septembre 2025Vendredi 29 août, jour d’inauguration de la Foire de Châlons, nous avons accueilli le Premier ministre, François Bayrou, sur notre stand FDSEA. Avant d’échanger sur des sujets bien précis, je lui ai délivré les messages suivants.
« Ce qu’on aime, ici, c’est accompagner les chefs d’entreprise, pour maintenir des territoires ruraux vivants et dynamiques. La diversité des marchés fait que nous, agriculteurs et éleveurs, devons y répondre avec la diversité de nos productions. Nous devons produire pour du circuit court, pour du bio, pour de l’agro-industrie, pour des filières diverses et variées, végétales et animales.
Nous sommes un département très organisé, avec de la transformation de betterave, de luzerne, de blé. Nous valorisons sur place avec des outils de production et de transformation. Nous développons la bioéconomie qui doit nous permettre notamment de diminuer l’utilisation des carburants fossiles et de mieux valoriser le stockage de carbone et la production de matières et d’énergie décarbonée par l’agriculture.
Nous considérons que l’agriculture est source de solutions. Elle est source de solutions si elle est accompagnée. Mais aujourd’hui, nous avons trop de difficultés à être accompagnés, par exemple vis-à-vis de nos moyens de production comme l’accès à l’eau ou les produits de santé végétale pour protéger nos cultures. Aujourd’hui, nous avons des impasses sur certaines cultures. Pourtant, quand nous sommes malades, nous nous soignons ! Le plus important, c’est de redonner une vision, une dynamique pour l’agriculture française, et surtout, une capacité de production. Je sais, M. le ministre, que vous recherchez des économies aujourd’hui au niveau de l’État. Faites confiance aux agriculteurs français pour créer de la valeur ajoutée sur les territoires. En recréant de la valeur ajoutée et en rééquilibrant la balance commerciale de l’État, nous sommes une force aujourd’hui indispensable, que ce soit sur le volet agricole ou viticole. Pour cela, il faut que les agriculteurs soient en capacité de produire localement. Rappelons qu’aujourd’hui, la France importe un poulet sur deux, 20 % de notre production bovine, 40 à 60 % de nos fruits et légumes. Je suis producteur de porc : on importe 28 % aujourd’hui de la production porcine. Relocalisons la production !
Arrêtons également d’opposer agriculture et environnement. L’agriculture est une solution pour les enjeux carbone, eau, et biodiversité. Vous avez des chefs d’entreprise aujourd’hui qui sont prêts à répondre à ces défis, si on leur redonne une vision et une perspective. Faites confiance à la profession agricole ! Je pense que c’est le meilleur message que l’on doit faire passer.
Autre sujet : les distorsions de concurrence. Stop ! Rien que pour l’exemple du Mercosur : s’il est signé, nous importerions en Europe 45 000 t de miel, 180 000 t de volailles, l’équivalent en éthanol, 99 000 t en viande bovine… Alors que nous les produisons déjà chez nous ! Arrêtons d’importer ce que nous produisons déjà en France, et n’importons pas des produits qui ne respectent pas nos normes sanitaires, environnementales et sociales.
Dernier sujet, le loup. Depuis le 1er janvier, il a tué 500 animaux en Haute-Marne. Vous cherchez des économies budgétaires ? Sachez que chaque loup coûte aujourd’hui 70 000 € à l’État français. C’est un non-sens ! Assurer le seuil de viabilité du loup à 500 unités, très bien, mais il est inacceptable que des animaux soient tués dans les fermes. Les agricultrices et agriculteurs doivent être fiers de ce qu’ils font et doivent retrouver de la dignité. Quand vous avez une attaque de loup, le moral et la dignité en prennent un sacré coup, et la responsabilité du chef d’entreprise est très difficile à tenir. » Sur tous ces sujets, et bien d’autres, notre détermination reste intacte. Nous ne lâcherons pas !
Hervé LAPIE, Président de la FDSEA de la Marne