
La PAC 2028-2034 se décide maintenant
16 juillet 2025Comme vous le savez, la pétition « Non à la loi Duplomb » défraie la chronique en ce moment puisqu’elle atteint à ce jour près de 1,7 millions de signatures.
Sur le fond, cette pétition emplie de contre-vérités et d’approximations s’inscrit dans la continuité de ceux qui ont tout fait pour que le texte ne voit jamais le jour, qui ont fait de l’obstruction parlementaire en déposant plus de 3 500 amendements (dont la majorité visait à des modifications de pure forme), et qui aujourd’hui ont déposé des recours devant le Conseil constitutionnel pour éviter que le projet de loi paraisse.
Ne tombons pas dans le panneau de ceux qui jouent sur les peurs, notamment en matière de santé humaine. Gardons la tête froide et continuons à expliquer avec pédagogie.
Sur les néonicotinoïdes, rappelons que les produits concernés font l’objet d’un avis scientifique de l’EFSA* qui considère qu’ils n’ont pas à être interdits. Nous demandons simplement que soient suivis les avis scientifiques des agences mandatées pour autoriser ces produits. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans 26 pays sur 27 en Europe. Soit les produits sont dangereux et il faut les interdire partout, soit ils ne le sont pas et il faut les autoriser partout. Nous refusons cette volonté de placer l’agriculture française en situation de faiblesse permanente.
Sur l’élevage, expliquons que nos élevages n’ont rien d’industriels au regard de la taille des élevages dans le monde ou même en Europe, et que nous souhaitons garder un élevage à taille humaine dans des exploitations familiales. Un modèle aujourd’hui en danger tant la production en France se réduit année après année. Nous ne produisons plus sur le territoire, mais la consommation augmente… Nous sommes en train de perdre notre élevage. C’est pour cela que nous souhaitons réduire les contraintes à l’installation des éleveurs ou à l’évolution des bâtiments pour attirer des jeunes.
La division de la société, entre ceux qui seraient contre cette loi (et donc les gentils qui seraient les seuls à se préoccuper de la santé et de l’environnement) et ceux qui seraient pour (et donc les méchants agro-industriels qui veulent empoisonner la société et la planète) est insupportable. C’est bien plus complexe que cela, et bien sûr que la santé et l’environnement nous préoccupent au plus haut point !
Rappelons qu’un objectif de cette loi est de supprimer les contraintes franco-françaises dans notre espace européen. Un marché unique doit correspondre à des règles uniques. Cela concerne l’arboriculture, le maraîchage, l’élevage, la polyculture ou encore le stockage de l’eau. Ce sont des sujets importants pour développer la production sur notre territoire en France et assurer notre souveraineté alimentaire. Pour autant, la santé et l’environnement ont toujours été une préoccupation des agriculteurs, dans un souci de progrès constant, en lien avec la science et l’innovation.
Nous avons besoin d’agriculteurs sur le terrain, pas de procès d’intention sur les écrans. Ce sont les projets qui nous font vivre, pas les attaques gratuites !
* EFSA : Autorité européenne de sécurité des aliments.
Hervé Lapie, Président de la FDSEA 51